Gabon: 4 conseils pour maintenir les établissements de santé salubres
𝐌𝐛𝐨𝐥𝐨 𝐦𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬!
Si vous êtes régulier ici, vous savez déjà que depuis le début de l’année, la QHSE met son savoir-faire à profit au sein d’une structure hospitalière du côté de Koula-Moutou. Travailler en milieu hospitalier m’a fait réaliser que la restauration des institutions doit s’étendre aussi dans nos établissements de santé. D’une part, pour que le personnel soignant puisse fournir aisément des soins de qualité et surtout que ceux-ci soient administrés aux patients dans un environnement sûr et sain d’autre part. Dans cet article, je vous partage quelques conseils pratiques tirés de mon expérience dans ce milieu pour y parvenir.
1/-Définir une culture sanitaire de rigueur
N’attendons pas uniquement l’apparition de pandémies pour mettre en place un plan national de riposte. Chaque établissement de santé doit définir une politique sanitaire, la communiquer et s’appuyer sur l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (QHSE, hygiénistes) pour la mettre en œuvre. Celle-ci va permettre d’anticiper et d’engager l’ensemble des salariés dans une démarche de prévention, d’instaurer une réelle culture de la sécurité et la santé en interne et de s’assurer que la direction soit moteur de la démarche.
Ainsi, tous les membres de l’équipe du directoire vont partager une manière unifiée de penser la sécurité et la santé afin d’intégrer cette façon de penser dans leurs décisions quotidiennes et cet engagement visible de la direction aura un impact sur le personnel soignant, les patients et va établir des normes de comportement.
2/-Fournir les ressources à l’atteinte des objectifs
Souvent perçu par les responsables comme un frein au développement de l’entreprise avec un rôle de contrôle et de répression sans « réel retour sur investissement », la QHSE tout comme les hygiénistes ont pourtant un rôle prédominant dans les sujets liés à la santé, la sécurité et le bien-être du personnel et des patients. De fait, les établissements de santé doivent fournir les ressources nécessaires (humaines, matérielles, financières) pour la mise en œuvre de leurs politiques sanitaires. Pour lutter contre une invasion de nuisibles en milieu hospitalier par exemple, ce n’est pas avec du « Tuez les rats, tuez les souris« ! que vous allez effectuer une opération de dératisation ou de désinsectisation efficace. Au Gabon, on retrouve encore des structures sanitaires qui utilisent uniquement de la javel ou du savon en poudre dit « blue » comme produits d’entretiens (nettoyage des sols et des surfaces, désinfection du matériel contaminé…).
3/-Encadrer le recrutement des filles de salle et favoriser la formation continue
Dans chaque établissement de santé, il doit exister une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière qui aura la charge de superviser les activités des filles de salle. Malheureusement, on a des structures sanitaires au Gabon où les filles de salle quand elles existent, ne sont pas sous la supervision de cette équipe et il est donc difficile voir impossible de les gérer. Déjà que pour la plupart, le recrutement se fait selon qu’elles sont parentes ou copines du chef. On ne tient pas compte des capacités physiques (mains-d’œuvre vieillissantes) et intellectuelles (analphabètes) des recrues. De plus, la formation continue doit être partie intégrante de la politique sanitaire de l’établissement aussi bien pour les filles de salle que pour l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière afin qu’elles soient toutes bien informées des pratiques et les protocoles de prévention des infections en milieu hospitalier.
4/-Impliquer la QHSE/ hygiénistes dans les questions liées à leurs missions
Qui de mieux que les techniciens qui exercent sur le terrain pour la mise en place de mesures de prévention adéquates avec des matériels et produits adaptés? Cependant, la réalité est que l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière n’est pas toujours associée lors des prises de décisions liées à leurs activités. Vous allez même voir un responsable approvisionnement ou un Directeur Général apporter simplement des produits qui, au final ne sont pas adaptés aux opérations à mener sur le terrain par les techniciens. Il y’a encore quelques mois, le service s’est retrouvé avec un stock de liquide vaisselle à la place du détergent pour nettoyage des sols et les surfaces simplement parce que la direction ne consulte pas toujours et n’associe pas les agents du service habilité lors de l’achat des produits et matériels.
Retenons que, si l’on souhaite maintenir un environnement sain et sûr pour le personnel et les patients dans nos établissements de santé au Gabon, ceux-ci doivent définir les orientations de l’organisme dans ce sens, fournir les ressources nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés, former régulièrement le personnel et impliquer chaque service dans la prise de décision.